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    En sortant de ces dédales de pierres, Zedrik eu le vertige. Ses yeux avaient du mal à s’habituer à la lumière, éclatante, brillante, aveuglante. Il avait aussi une sensation de hauteur. Sa peau le brûlait, ses vêtements pesaient lourds, il était assommé par une sensation énorme de chaleur. Il sentait la transpiration dégouliner le long de sa nuque, ses cheveux trempés par la sueur. Ses mains étaient moites, il se rendit compte qu’il était en nage sous son uniforme épais de l’armée Terrienne. Sa vue se précisait. 
Il contempla ses doigts, ses bras, ils étaient recouverts d’une poussière ocre. Puis son regard se porta sur l’horizon. 
Il fut époustouflé par la beauté du paysage. Une verdure aux nuances infinies se dressait devant lui. Arbres exotiques, plantes gigantesques, fleurs, herbes hautes et dense ; il était au cœur d’une forêt incroyablement sauvage, belle comme si l’homme ne l’avait jamais foulée. 
Il prit le temps, empli ses poumons, et remarqua le nombre incalculable d’oiseaux qui peuplaient le ciel. Ceux qui ne volaient pas envahissaient chaque branche d’arbre. Ils étaient tous plus beaux les uns que les autres, et apportaient au lieu une touche de couleurs aussi vives qu’infinies. En dehors des cris de ses derniers, il fut frappé par le silence. Les oiseaux faisaient beaucoup de bruit, mais c’était un silence différent ; un silence dans le bruit. En fait ce n’était pas le silence. C’était l’absence. 
L’absence de civilisation, de technologie, de bruit lié à une quelconque invention de l’homme. Il se trouvait manifestement à des milliers de kilomètres d’une quelconque forme de vie humaine. D’abord ébahi par la beauté de ce lieu sauvage, il était désormais en train de sentir une forme d’appréhension, de crainte. Pas de vie humaine.

La marque du Condor

Il était absolument seul au beau milieu d’une jungle sauvage.

Puis il percuta. Il dominait les arbres. Il était très haut. Ébloui par la beauté du spectacle qui se dressait devant ses yeux, il en avait oublié d’observer où il se trouvait. Il était groggy et avait l’impression de sortir d’un rêve bizarre. Il ne savait pas si cela avait été un rêve ou une réalité, mais avant que ses yeux ne s’habituent à la clarté, il se revoyait arpentant à l’aveugle de longs couloirs obscurs, cernés de pierres, au plafond bas. Tel Thésée dans le labyrinthe du Minotaure, il avait arpenté sans relâche les nombreux passages, à l’aveugle, jusqu’à déboucher non pas sur l’antre de l’homme à tête de taureau, mais sur ce spectacle hallucinant. Il comprit. Il sortait d’un bâtiment. A l’architecture ancienne. Primaire. Très ancienne. Il se retourna, pour contempler la bouche du monstre de pierre dont il venait de s’extraire. Il remarqua l’amas de pierre carrées, empilées de façon incroyablement précise. Et les gravures, les ornements qui décoraient la plupart d’entre elles. Il leva les yeux, vu la cime de la structure, puis son regard divergea peu à peu en contrebas. Il n‘en cru pas ses yeux : il venait de s’extraire du cœur d’une pyramide inca.

Zedrik tenta de se remettre les idées en place. Etait-il vraiment là où il pensait être ? Cela paraissait impossible, et pourtant c’est bien ici que son supérieur avait prévu de l’envoyer, pour la dernière mission de sa carrière. Le général McRohn avait été très clair. Mais cela paraissait tellement improbable. Pourtant, en tant que Capitaine de l’armée Terrienne, chargé de la migration interplanétaire, Zedrik Bloom avait été mis au courant d’un certain nombre de choses classées top secret. Notamment sur les habitants d’autres galaxies avec qui certains Terriens privilégiés commençaient à cohabiter. Ou encore sur les technologies qui avaient engendrées d’énormes navires spatiaux, dont le but était justement de pouvoir faire migrer plusieurs personnes d’une planète à l’autre. Mais là, c’était encore plus impensable. Si les choses s’étaient déroulées comme prévues, le Capitaine Bloom venait d’atterrir dans une région située au Pérou….plus de quatre siècles avant sa propre naissance…

De toute façon, il le savait, il était là dans un but bien précis. Et de toute évidence, l’expérience était concluante, et le processus avait fonctionné. Dans ce cas-là, il n’avait plus qu’une idée en tête : accomplir sa mission, et rentrer chez lui. A cette pensée, il fit ce qu’il faisait toujours quand il pensait à ses proches : il saisit son pendentif de l’armée, sur lequel figurait son identité, et le contempla. Les yeux figés sur les petites plaques de métal, son esprit divagua.


***


Lorsqu’il repris ses esprit, il était couvert de sueur, le souffle haletant, Sans s’en rendre compte, il était campé sur des dalles de pierres brûlantes, en plein soleil, déshydraté et bien trop équipé pour un tel climat.

N’ayant toujours aucun signe de vie autour de lui a part les cris des oiseaux, il décida de se mettre en action, pour trouver de la civilisation.
Il se dévêtit de son uniforme, ne gardant que son débardeur, son pantalon et ses chaussures. Il laissa dans un recoin du tunnel dont il sortait sa veste, sa chemise, tout son matériel électronique. De toutes façons, ils étaient tous inopérationnels ; comme si ils avaient tous étés vidés de leur capacités énergétique. Après une brève réflexion, il choisi de garder son arme, bien ancrée dans l’arrière de son pantalon. Il s’accorda un dernier regard lointain et circulaire, cherchant en vain un sentier, un paysage moins fourni dans les amas d’arbres et de plantes exotiques, mais en vain. Il opta pour sortir sa bonne vieille boussole, et remercia son grand père pour lui avoir montré le fonctionnement de cette dernière, lorsqu’il était encore enfant, dans les années 80 lorsqu’il jouait à la chasse au trésor. La technologie avait tellement progressé ne seulement quelques années, et le matériel était devenu si pointu et performant, que l’homme avait perdu ses instinct de voyageurs. Pire encore, il ne savait plus compter sur lui-même, et était devenu dépendant des machines.
Il ouvrit cet objet a l’apparence d’antiquité, repéra le Nord : il était droit devant lui, les escaliers de la pyramide étant posés exactement dans l’axe qu’indiquait la boussole. Comme  si l’édifice lui montrait la voie à suivre. Il eu un sentiment d’appel du destin, comme si il était attiré par une force invisible qui lui disait : « tu es sur la bonne route ». Il chasse cette idée de sa tête, et dévala les escaliers. 


Heureusement pour lui, même si ces dernières années il s’était consacré a un poste plus  sédentaire ; il avait toujours fait le nécessaire pour garder une excellente conditions physique. Il était résistant, véloce, et endurant. 
Il franchit vite le court perimètre d’herbe qui séparait le pied e la pyramide de l’entrée de la jungle, et se rendit compte qu’un minuscule sentier se présentait devant ses pas, toujours dans le prolongement de l’escalier de la pyramide. Il contempla la splendeur de l’endroit : il fut émerveillé par le coté sauvage de ce décor, si calme, et le compara a celui qu’il avait vu enfant dans le film « Jurassic park ». Il se mis même à penser qu’un tel endroit pourrait tout à fait héberger quelques dinosaures, si ils ne s’étaient pas éteinds plusieurs millions d’années avant son arrivée ici. Mais après tout, comme dans le film, nous étions au 21e siècle, et dieu sait ce que la technologie et la folie de l’homme aurait encore pu inventer. Il existait bien dans certaines eaux de Madagascar des Cœlacanthe, ces poissons fossiles vieux de plusieurs dizaines de milliers d’années !
Se disant qu’il ne valait mieux ne pas penser à l’idée de se retrouver nez à nez avec un T-tex ou un vélociraptor ; il pris un grand souffle, l’air chaud lui brûla les poumons ; il vérifia que son arme était toujours bien en place, en s’engouffra dans l’épaisse jungle, aussi belle qu’hostile.


*** 

Le capitaine Bloom  marcha pendant des heures, faisant abstraction de la soif et de la fatigue. Son esprit se concentrait sur la beauté des lieux qu’il traversait. Il était ébahi par le spectacle qui s’offrait a lui. Des arbres immenses, des lianes sans fin, des fleurs plus belles les unes que les autres… il avait également vu des milliers d’oiseaux, des insectes gros comme des abricots, et il avait même aperçu quelques singes...mais il y avait une chose qu »il n »avait pas vu...et pourtant il la sentait.

Une présence dans son dos.

Quelqu’un le suivait ; l’observait, il en était sûr. Mais son « suiveur » était habile. Zedrik avait beau être aguerri et avoir des sens aiguisé, il n’avait pas encore réussi à l’apercevoir. 

Il décida de forcer l’allure. Ses pas étaient plus grands, plus rapides, mais le sentier s’amenuisait. La nature était de plus en plus dense, ses pieds avaient du mal a trouver une surface plane, de grandes feuilles venaient fouetter son visage, des branches s’agrippaient a ses vêtements, et il n’avait pour se frayer un chemin qu’un bâton ramassé sur le chemin dont il se servait comme un coupe-coupe. L’effort devenait de plus en plus pénible, mais il gardait une bonne vitesse. D’ailleurs, il ne sentait plus de présence derrière lui. Il se dit que soit il avait rêvé, soit il avait semé son poursuivant. Zedrik avait plus que jamais la sensation d’être dans une de ces jungles décrites dans les romans de Jules Verne, au cœur de L’Île mystérieuse, et pourquoi pas même au centre de la Terre. Il avait beaucoup lu sur ces sujets, fasciné, enfant, par les mondes disparus, engloutis, tels l’Atlantide. Avec tout ce qu’il savait sur « le monde d’en haut », par delà le ciel et l’espace, il se disait souvent qu’il était tout à fait possible qu’un monde inconnu puisse exister dans les entrailles de la Terre. Un « monde dans le monde », où tout aurait été préservé de la folie humaine. Un univers sauvage, avec sa nature, son soleil, et peut-être ses habitants.
 Il ne savait pas pourquoi, mais pour lui, si il y avait dû y avoir un peuple « souterrain », il serait forcément pacifique, à l’écoute de la nature ; plutôt qu’ayant tendance à vouloir  l’exploiter ,quitte a la détruire, comme le faisait son peuple a lui. 

***

condor
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